« Au vrai, l’architecture offre l’aspect émouvant d’une géométrie vivante, ce qui ne peut être obtenu qu’à condition de ne pas observer une rigueur absolue dans les distances, les mesures et les proportions. L’inscription approximative de tout édifice bien construit dans des cercles et des rectangles appartient à l’éternelle architecture. Il ne s’agit, quand notre instinct géométrique sait maintenir, au moins grossièrement, cette formule-là, que d’animer à sa façon les surfaces expressives, ce qui est la tâche propre de l’époque et du moment ».

É. Faure, L’Esprit des formes, 1927, p. 169.

L’architecture est un sujet passionnant… et multiple. Car il n’existe pas une seule architecture, mais bien une multitude de style architecturaux, tous marqués par leur époque et leur région d’origine.

De l’architecture gothique des cathédrales aux grands édifices haussmanniens, de l’Art Nouveau d’Hector Guimard au mouvement brutaliste de Ricardo Bofill, la multiplicité des édifices offre autant de sujets photographiques à explorer et à capturer.

Car c’est avant tout l’harmonie créée par les lignes directrices, les contrastes entre les différentes formes géométriques, ainsi que les effets de perspective qui permettent au photographe de s’exprimer pleinement.

À mon sens, il n’existe donc pas de « belle » ou de « laide » architecture, mais bien une harmonie complexe sur laquelle nous venons placer notre jugement personnel, qui se base sur notre éducation, notre vécu, nos expériences et notre ressenti personnel.

Mais c’est aussi pour moi l’opportunité d’immortaliser un fragment de l’œuvre humaine dans son environnement, cette trace laissée dans l’espace et dans le temps pour les siècles à venir… sans pour autant oublier le caractère parfois éphémère de certaines constructions que l’on croit figées et éternelles : le désastre ayant frappé la Cathédrale Notre-Dame de Paris en est le signe le plus tangent.