Hommage à la cathédrale
Notre-Dame de Paris
Nous avons tous été frappés d’effroi devant la tragédie qui a frappé la cathédrale Notre-Dame de Paris, les 15 et 16 avril 2019. Cette cathédrale, ce n’est pas seulement un symbole de Paris, de la France et de l’Europe ; c’est avant tout l’un des joyaux de notre patrimoine historique, culturel, religieux, architectural… À travers cet article, je tenais, très modestement, à rendre hommage à l’incroyable travail de tous ceux qui ont œuvré à son édification.
Une quête de transcendance
Notre-Dame de Paris à l’heure dorée
Construire une cathédrale, surtout au Moyen-Âge, est un travail sans commune mesure. C’est avant tout un désir de transcendance, de construire un bâtiment qui touchera le Ciel, de bâtir une église qui durera éternellement, d’ériger un monument pour la plus grande gloire de Dieu.
À ce titre, des techniques de construction totalement inédites inventées : c’est la naissance de l’architecture gothique, qui repose sur l’utilisation de voûtes d’ogive et laisse entrer la lumière grâce à d’impressionnants vitraux. Les plus brillants artisans de l’époque y apportent leur contribution : ainsi, chaque pierre est marquée par le signe distinctif du tailleur qui l’a façonnée.
Mentionnons également le grand orgue, construit (dans sa version actuelle) à partir de 1783, et qui a été restauré et augmenté de nombreuses fois. Depuis 2014, il compte 5 claviers, 115 jeux et pas moins de 8000 tuyaux.
850 ans d’Histoire
La construction de la Cathédrale Notre-Dame a débuté en 1163 sous l’impulsion de l’évêque Maurice de Sully, et s’est terminée en 1345. La charpente, qui a entièrement été détruite par l’incendie du 15 avril 2019, était composée d’environ 1300 poutres de chêne ; la plupart avaient pratiquement 1000 ans. Ceci nous peut sans doute nous inviter à méditer sur la durabilité des constructions contemporaines…
Au moment de sa construction, Paris est l’une des plus grandes villes d’Europe. Pour autant, elle était encore centrée autour de l’Île de la Cité et les bâtiments dépassaient très rarement deux étages. Culminant à 63 mètres de haut, la cathédrale (ainsi que la flèche ajoutée par Violet-le Duc au XIXe siècle) a très longtemps dominé toutes les autres constructions de la capitale.
Une façade d’une grande pureté géométrique
La construction de la façade a débuté à partir de 1200 ; la tour Nord est terminée en 1240, tandis que celle au Sud l’est en 1250. À cette époque, les maisons étaient construites extrêmement près de la façade monumentale de la cathédrale. Jusqu’au XIXe siècle, il était donc difficile de prendre du recul pour contempler la richesse de la dentelle de pierre dont est constituée ladite façade. Le Corbusier la décrit comme « une pure création de l’esprit ». Saluant l’emploi des formes géométriques du carré et du cercle, il parle même de « pureté géométrique ».
Cette façade occidentale est marquée par la présence des deux grandes tours, ainsi que par la superbe rosace de 9,60 mètres de diamètre. On remarquera également, sous la balustrade, la galerie des rois. Composée de 28 statues, elles représentaient les rois de Juda – et non les rois de France, comme la population l’a longtemps cru… ce qui a mené à leur destruction au cours de la Révolution française.
Enfin, faisons mention des trois portails, qui ne sont pas tout à fait identiques. Le portail central (portail du Jugement), est le plus large et le plus haut des trois. Il est entouré par le portail Sainte-Anne (au Sud, sur la droite) et par le portail de la Vierge (au Nord, sur la gauche). À noter que ce dernier est d’ailleurs surmonté d’un motif en triangle, contrairement aux deux autres.
Si la charpente de la cathédrale a été totalement réduite en cendres, la façade, les deux tours et les trois rosaces des XII et XIIIe ont heureusement été épargnées.
Le numérique au secours de la cathédrale ?
De par sa renommée internationale, la cathédrale Notre Dame de Paris a été l’objet d’une grande attention par de très nombreux architectes. À l’image du magazine américain Wired, saluons l’initiative d’Andrew Tallon, historien de l’architecture : pendant plus de 5 ans, il a entrepris une modélisation 3D complète de l’intérieur et de l’extérieur de la cathédrale.
Malgré l’ampleur des dégâts – notamment causés par l’effondrement de la flèche – la structure de la cathédrale demeure intacte. Les (gigantesques) travaux qui seront nécessaires à l’effacement de cette tragédie sont bien des travaux de réparation, et non de reconstruction. Les différentes initiatives numériques pourront sans doute aider les architectes et les artisans à redonner toute sa splendeur à la cathédrale.
Une collecte nationale a été lancée par la Fondation du Patrimoine. Saluons également le travail remarquable des Pompiers de Paris qui ont été à pied d’œuvre toute la nuit pour enrayer la propagation du sinistre.
Retrouvez ci-dessous une sélection de photos de la cathédrale Notre-Dame de Paris :