Article originellement publié sur le site du Master Communication et Multimédia, dont j’ai fait partie de la promotion 2016-2017.
La photographie est l’un des exemples majeurs d’innovation et d’outil sociotechnique : c’est pour répondre à un besoin de représenter le monde, les individus, et de capturer tel ou tel aspect de la vie qu’a été inventé l’appareil photo ; à l’inverse, la photographie, de par sa capacité à montrer, à représenter le réel, acquiert une dimension prépondérante dans la société tout entière. Combien de photos décrit-on comme ayant « fait l’histoire » ? Est-ce donc la photographie qui fabrique l’Histoire, avec un grand H, ou l’Histoire qui fait que la photographie prend sens, fait sens ? De par l’irruption de cette technique de fixation de l’image sur un support physique est née une nouvelle profession, celle du photographe, et une multitude d’applications, de domaines photographiques, du portrait au paysage, du reportage au studio.
La photographie, en tant que pratique sociale, culturelle et technique, a connu un ensemble d’évolutions très marquées, chacune d’entre elles marquant un véritable tournant dans la manière de fabriquer l’image. Si le principe même de la photographie, fixer une image sur un support, ne change pas, le procédé de cette fixation a grandement évolué. Grâce au procédé développé par Eastman en 1884, la photographie devient facilement transportable, utilisable couramment : la pellicule Kodak remplace avantageusement les plaques de verres utilisées jusqu’alors et offre de nouveaux champs des possibles. A partir de 1935 est développée la photographie couleur, mais celle-ci ne s’implante qu’à partir des années 1950.
Mais la grande révolution de la photographie réside dans l’apparition du numérique : au lieu de pellicules, les clichés s’exportent sous forme de fichiers numériques, aisément visionnables et modifiables sur un ordinateur. Le photographe s’affranchit de la limite du nombre de poses de ses pellicules et peut réaliser autant de clichés qu’il le souhaite[1]. Parallèlement, la miniaturisation des circuits électroniques a permis à la photographie numérique de se déployer dans des formats inédits : le premier téléphone portable intégrant un appareil photo date de l’an 2000[2]. Plus récemment, les smartphones réunissent à la fois appareil photo, caméscope et ordinateur de poche ; les capacités techniques de ces appareils ayant très rapidement augmenté, ils ont quasi-totalement supplanté les appareils photo compact grand public, auparavant très répandus. Toutefois, la taille de leur capteur et leur formule optique relativement basique ne permettent aux smartphones de rivaliser avec des appareils photo de type hybride ou réflex.
Cependant, la miniaturisation des composants électroniques a notamment conduit à l’intégration de capteurs photo de plus en plus performants au sein d’engins volants sans pilotes, commandés à distance, depuis le sol : les drones.
Ces derniers offrent au photographe une toute nouvelle dimension : en lui permettant de prendre de la hauteur (au sens propre) sur les éléments qu’il capture, il lui devient possible de poser un regard photographique très différent, plus « panoramique », plus complet.
La photographie pratiquée au moyen d’un drone représente-t-elle l’avenir de la photographie professionnelle ? Quels en sont les enjeux, les contraintes ? Quelle place la photographie « traditionnelle », terrestre, peut-elle conserver ? Autant que questions qui animeront notre étude.
Celle-ci se déroulera en trois temps : nous dresserons un état des lieux de la photographie professionnelle dite « traditionnelle », avant de nous intéresser au développement croissant de la pratique de la photo par drone et de ses enjeux. Enfin, nous verrons les limites de la pratique du drone (rfm nec).
I Panorama de la photographie « traditionnelle » en ce début de XXIesiècle
Afin de rendre notre étude plus lisible, nous avons délibérément choisi de dresser une opposition quasi-dichotomique entre la prise de vue assistée par drone et celle où le photographe et son appareil restent tous deux au sol : cette dernière pratique, à notre sens, peut être qualifiée de « traditionnelle ». Si la technologie de la prise de vue s’est modifiée, perfectionnée, renouvelée, la manière de capturer la lumière et l’objet photographique, elle, n’a pas évolué.
Ainsi donc, nous efforcerons de dresser un tableau exhaustif de ce qu’est la pratique de la photographie aujourd’hui. Nous pouvons d’emblée faire la distinction entre pratique « amateur », et celle plus professionnelle.
La photo professionnelle, en effet, est composée d’une multitude d’acteurs, comme le révèle l’étude « Le Métier de photographe » publiée par le Ministère de la Culture en 2015 [3] : il y aurait ainsi 25 000 photographes professionnels en France. Ce nombre est en forte croissance : +37% de photographes pro par rapport à 2000. Ceci se traduit par une forte concurrence entre acteurs. Les secteurs photographiques les plus représentés sont ceux de la photo de presse et de reportage, de l’illustration, artistique, ainsi que la photographie d’entreprise [4] :
Ce rapport met également en lumière une accentuation très prononcée de la concurrence « gratuite ». En effet, le développement quasi-simultané des réseaux sociaux, où la place de l’image est prépondérante, et celle des smartphones, qui permettent de prendre rapidement et simplement des clichés, a entraîné une mise à disposition d’une immense quantité d’images… Et l’apparition d’une nouvelle forme de concurrence : celle entre photographes « amateurs », qui postent des photos prises généralement au moyen d’un smartphone, et photographes plus professionnels, qui s’appuient sur un matériel bien plus sophistiqué (et plus cher) et passent par un post-traitement avancé avant de publier leurs travaux.
La visibilité des contenus étant le nerf de la guerre, comment leur garantir une réelle visibilité quand ceux-ci se retrouvent concurrencés, noyés au milieu de centaines d’autres contenus publiés en permanence par les autres acteurs de ces réseaux ?
A titre indicatif, Instagram déclarait avoir atteint le demi-milliard d’utilisateurs actifs mensuels, tandis que Facebook affiche le chiffre phénoménal d’un milliard d’utilisateurs quotidiens [5].
Cette concurrence exacerbée entraîne la surreprésentation de l’exploitation des travaux photographiques à titre gratuit : un photographe est approché par un média (quel qu’il soit) qui a remarqué son travail, et lui propose de le réutiliser gratuitement, en échange de la simple mention de son nom. Cela serait sans dommages si cela n’entraînait pas une concurrence très agressive du « gratuit » : si certains médias s’approvisionnent gratuitement en contenus de qualité, comment les photographes désireux de tirer un profit de leurs travaux sont-ils censés procéder ? Mais au-delà, le danger vient du « pillage » de photographies par certains acteurs, fort peu soucieux de respecter une quelconque propriété intellectuelle.
Et Arthur Azoulay, journaliste du site Focus Numérique, de conclure : « [être photographe pro, c’est] toujours plus de concurrence de la part des confrères, toujours plus de concurrence gratuite, de moins en moins de contrats, des difficultés à faire respecter le droit d’auteur, des revenus à la baisse…». Mais il insiste sur une « nécessité de diversification » du métier de photographe. C’est ce qui nous conduit au deuxième temps de notre étude, consacré aux opportunités et aux enjeux du développement de la photographie par drone.
II Les drones : évolution ou révolution de la photographie professionnelle ?
De notre point de vue, les drones tendent à exercer une forme de fascination : ils sont commandés à distance, au moyen d’une télécommande couplée à un smartphone, et s’élèvent, dans le vrombissement furieux de leurs hélices, à la conquête de la dimension verticale, vers ce ciel que tant de photographes ont désiré conquérir… Grâce au drone, le photographe acquiert l’extraordinaire possibilité de prendre une hauteur exceptionnelle sur les paysages qu’il contemple, sur les événements auxquels il assiste… Et, se transformant en vidéaste, il peut également survoler ces mêmes espaces, pour montrer les lieux et les individus sous un point de vue totalement inédit : sans doute est-il possible d’affirmer que la prise de vue en trois dimensions est née. Le drone « voit » tour autour de lui, il peut rester près du sol comme monter à plus de cent mètres (dans la limite des réglementations en vigueur, point sur lequel nous aurons l’occasion de revenir), il peut se déplacer au gré de la volonté de son pilote… Les possibilités de prise de vue sont démultipliées par l’arrivée des drones, dont le degré de sophistication ne cesse d’évoluer. Ils sont ainsi capables d’éviter les obstacles, de suivre un élément (une personne, un animal, un objet…) voire d’anticiper ses déplacements, et se dotent de capteurs de plus en plus performants, analogues à ceux qui équipent les appareils compacts les plus chers. Faisons également mention des drones professionnels (dont le coût peut monter jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros), capables d’enlever plusieurs appareils reflex, dont le poids n’est certainement pas des moindres.
L’une des caractéristiques de la photographie par drone réside dans ses barrières à l’accès. Elles sont de trois ordres : économies, humaines et administratives.
Commençons par l’aspect économique : un drone de qualité, doté d’un capteur photo et vidéo d’une qualité suffisante, coûte au minimum entre 1500 et 2000€ [6]. Pourquoi un tel coût ? Ces drones embarquent, nous l’avons dit, des capteurs analogues à ceux d’appareils compacts dits « experts », mais également des batteries leur permettant de voler entre 20 et 30 minutes, et tout un ensemble de capteurs extrêmement sophistiqués. La technologie des drones évoluant extrêmement vite (un drone sorti il y a un an est déjà obsolète), le grand public peut se montrer relativement réticent à investir une telle somme. Pourtant, le marché des drones, qui comprend aussi des drones plus accessibles, que certains qualifient de drones « de divertissement » est en forte croissance : selon la FAA (Federal Aviation Agency), le nombre de drones civils de loisirs devrait augmenter de 26% sur le marché américain d’ici à 2021, passant de 1,1 million d’unités à un nombre situé entre 2,75 et 4,5 millions. En revanche, la flotte de drones à usage professionnel pourrait passer de 42 000 (2016) à 442 000 unités, soit une multiplication par dix en cinq ans, et une croissance moyenne de 58% par an. Des chiffres qui dépendent grandement de l’engouement du grand public pour ces technologies et, côté professionnel, des législations en vigueur (nous reviendrons sur ce point d’ici quelques lignes).
La deuxième contrainte réside dans l’aspect humain : que l’on soit amateur ou aspirant professionnel, il convient avant tout de savoir le piloter ! En cela, saluons les initiatives notamment menées par la Mairie de Paris, qui a récemment ouvert des formations pour les particuliers désireux de se familiariser au pilotage d’un drone dans un espace autorisé et sécurisé [7]. Pour les individus désireux d’exercer leur activité dans un cadre professionnel, en revanche, une certification devient nécessaire : celle-ci atteste de la bonne maîtrise du drone et des règles en vigueur par le pilote. Il est donc fort intéressant de noter que, selon la FAA, l’attribution de certifications pourrait elle aussi connaître une très forte croissance dans les cinq prochaines années : +69%, passant de 20 000 en 2016 à 281 000 en 2021.
Enfin, nous mentionnions la contrainte administrative : il s’agit là, à notre sens, de la contrainte la plus importante et la plus prégnante. Selon la page du Ministère de l’Environnement, « en extérieur, l’utilisation de drones […] est soumise à la règlementation en place dans l’aviation civile. La carte des zones de restrictions pour les drones de loisir doit par ailleurs être consulté avant de les faire voler. Quant aux aéromodèles de catégorie B, il faut impérativement une autorisation de vol afin d’attester de ses capacités et de celles de son télépilote [8] ». A noter que cette catégorie B désigne notamment les engins dont le poids excède les 25kg. Mais l’autre dimension relève des zones qu’il est possible de survoler, et celles où il est nécessaire d’obtenir une autorisation : ainsi, certaines zones, comme les agglomérations, les prisons, les installations militaires ou les centrales nucléaires sont soumises à des restrictions et, le cas échéant, à une interdiction de survol. Ainsi donc, les pilotes désireux d’exercer leur activité en agglomération doivent-ils faire une déclaration auprès de la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile) et demander une autorisation en préfecture s’ils ne veulent pas se retrouver dans l’illégalité.
Reste à évoquer la question des usages : la photographie professionnelle terrestre est-elle appelée à prendre son envol ou à disparaître ?
III Quels usages pour la photographie par drone ?
Nous l’avons vu : la photographie assistée au moyen d’un drone permet de dépasser, de transcender les limites de la photographie terrestre, « traditionnelle », de par sa capacité à s’élever, et d’autoriser une vision panoramique d’un lieu, d’un environnement. Citons, à titre d’exemple, l’initiative « PatriNum » des étudiants de la promotion 2016-2017 du Master 2 Communication et Multimédia : munis d’un drone et d’une caméra filmant à 360°, ils filmé et donné une nouvelle perspective au château de Villesavin et, plus innovant encore, ont développé une solution de modélisation 3D dudit monument.
Cela dit, la photographie n’a pas attendu l’arrivée des drones pour s’élever du sol : de nombreux photographes professionnels ont ainsi loué les services d’un hélicoptère et d’un pilote pour prendre des images depuis le ciel, et de très nombreux événements sont filmés et retransmis depuis des hélicoptères.
Il est intéressant de noter que, dans de nombreux cas, la prise de vue par drone est opérée par deux télépilotes, l’un contrôlant les déplacements du drone, l’autre étant dédié à la prise d’image proprement dite. Mais même dans cette configuration, l’utilisation d’un drone permet de réduire drastiquement les coûts de la prise de vue : là où des moyens très importants étaient nécessaires pour un hélicoptère, son pilote et le/les photographes(s) et vidéaste(s), le drone permet de s’affranchir de ces contraintes techniques et administratives.
La télévision a ainsi parfaitement saisi le potentiel des drones : de nombreux reportages intègrent aujourd’hui des images montrant villes, monuments et habitations, et capturées depuis des drones. Comme le décrit Tony Comiti, un producteur de documentaires pour de grandes chaînes de télévision, « l’avantage d’utiliser des drones, c’est que l’on vole plus bas qu’un hélicoptère. […] L’inconvénient du drone est que cela nous prend une journée de tournage. Il faut que la météo soit bonne, etc. Et puis, il faut être vigilant. Imaginez qu’il y ait un accident. On prend des risques. Enfin, il faut savoir qu’on garde peu d’images de drones au montage (10 ou 15 secondes maximum). Les magazines nous demandant d’être de plus en plus dynamiques dans la réalisation de leurs reportages. Une vue aérienne peut devenir lassante [9] ».
Les drones peuvent également apporter une réelle plus-value à la captation d’événements sportifs : aux jeux olympiques d’hiver de Sotchi, l’entreprise français XD-Motion s’était distinguée en remportant l’appel d’offres de la société de production. A noter que le drone utilisé lors de cet événement a été conçu spécialement à cette occasion : d’une envergure de 1,30 mètre et pesant seulement 5 kilos, il est capable de voler à 70km/h maximum pour rattraper les sportifs. Mais il répond également à un ensemble de contraintes très spécifiques : celui-ci est capable de voler longtemps, de résister au froid, ne fait que peu de bruit pour ne pas gêner les athlètes, et est capable de diffuser une images HD en direct.
Notons que dès 2013, un drone léger, muni d’un caméra GoPro 3, avait été utilisé pour filmer la Transquar, le semi-marathon de la ville de Beauvais.
Enfin, les drones sont de plus en plus utilisés dans le domaine de la publicité, où les bénéfices que nous avons mentionnés sont particulièrement appréciés. Le cinéma n’est certainement pas en reste : Skyfall, Oblivion, Man of Steel, Hunger games, The Dark Knight Rises, Iron Man 3 ont tous trois en commun d’intégrer des images ayant été filmées grâce à des drones.
Toutefois, il nous paraît peu probable que les drones viennent totalement à remplacer la prise de vue « traditionnelle », depuis le sol comme depuis un hélicoptère. Pourquoi ? Les législations et réglementations visant à protéger les biens et les personnes fournissent déjà un premier élément d’explication : faire voler un drone au-dessus d’un grand nombre de personnes et/ou à très faible hauteur génère plus de risques d’accident. D’autre part, les coûts générés par l’utilisation d’un drone peut représenter un frein à l’adoption totale de cette technologie. Enfin, à l’image de la photographie argentique qui, loin d’avoir disparu, bénéfice d’un engouement renouvelé, il est fort probable que la photographie terrestre demeure la pratique la plus répandue, puisqu’elle fort simple d’accès, facile à utiliser, et permet de réaliser un très grand nombre de types d’images pour lesquelles l’emploi d’un drone n’est ni pertinent, ni envisageable.
Pour conclure…
Il nous paraît important de revenir sur deux aspects fondamentaux dans la prise de vue par drone. Du côté du matériel en lui-même, il convient de rappeler la non-maturité du marché des drones. De même que lors de la démocratisation des smartphones, entre 2007 et 2010, la technologie évolue extrêmement rapidement, sans que les prix ne semblent réellement baisser. Un drone acheté aujourd’hui sera ainsi obsolète d’ici un à deux ans et, sauf dans le cas spécifique des drones professionnels modulaires (dont il est possible de changer pratiquement tous les éléments), il est pratiquement impossible de moderniser son drone pour lui permettre de bénéficier des dernières avancées technologiques : davantage de capteurs permettant d’éviter les crashs, une nacelle plus précise, bénéficiant d’une meilleure stabilisation, un capteur photo et vidéo plus performant… Autant d’éléments qui peuvent constituer un frein lors de la décision d’opter pour la photographie par drone auprès du grand public.
Mais c’est surtout du côté de la réglementation que réside la plus grande difficulté lors de la captation réalisée par drone. La législation américaine se révèle beaucoup plus permissive que celle en vigueur en France, où la pratique du drone, tant dans un cadre amateur que professionnel, s’avère beaucoup plus encadrée. C’est pour cette raison que la grande majorité des agences de publicité et de télévision font appel à des sociétés de réalisation spécialisées, qui emploient des pilotes agréés, titulaires d’une licence de pilotage de drone lourds. En outre, elles bénéficient de matériels de pointe et qui sont à même d’obtenir plus facilement les autorisations de survol.
Ainsi, de par ses capacités inédites permettant de s’élever, tout en demeurant relativement près du sol, les drones semblent promis à un brillant avenir : les nombreuses opérations de découverte et de sensibilisation permettent de familiariser le grand public avec ces technologies, ses usages et ses règles.
Aussi pouvons-nous dresser un triple constat : la photographie professionnelle « traditionnelle », terrestre, est certes en difficulté (notamment à cause de la concurrence du gratuit), mais n’est pas appelée à disparaître : le nombre d’acteurs ira sans doute en diminuant ; toutefois, un grand nombre d’usages et de styles photographiques nécessitent un ancrage au sol et ne pourront, sur le moyen terme, être remplacés par les drones. D’autre part, le marché des drones est particulièrement florissant auprès du grand public, et l’on assiste à un engouement prononcé pour cette technologie ; du côté des professionnels, en revanche, on assiste à une véritable spécialisation du métier : devenir télépilote est devenue une activité à part entière dans la production de contenus audiovisuels, répondant ainsi à la nécessité de diversification de la profession de photographe que nous évoquions précédemment.
A ce titre, les drones peuvent représenter une certaine forme de l’avenir de la photographie professionnelle, en tant qu’approche complémentaire des techniques de prise de vue traditionnelle. Elles offrent une nouvelle manière de capturer l’instant et l’espace, mais ne peuvent totalement remplacer la prise de vue depuis le sol : il s’agit avant tout d’une question d’usages, de styles photographiques… Sans oublier le poids fort contraignant des réglementations en vigueur, et qui détermineront de manière très prégnante l’avenir de la profession naissante de télépilote.
[1] Dans la limite de l’espace disponible sur sa carte mémoire
[2] Il s’agit du Sharp J-SH04, doté d’un capteur de 110 000 pixels et doté d’un écran capable d’afficher 256 couleurs
[3] Claude Vauclare, Rémi Debeauvais, Le métier de photographe [CE-2015-3], Ministère de la Culture et de la Communication, 2015. Disponible à l’adresse suivante : http://www.culturecommunication.gouv.fr/Thematiques/Etudes-et-statistiques/Publications/Collections-de-synthese/Culture-etudes-2007-2017/Le-metier-de-photographe-CE-2015-3
[4] Ibid.
[5] Sam Byord, Instagram now has half a billion monthly users, The Verge, 21 juin 2016 https://www.theverge.com/2016/6/21/11985576/instagram-500-million-monthly-users
[6] Citons, entre autres, le DJI Phantom 4 Advanced (1500€) et le Phantom 4 Pro (2000€). Le Mavic Pro est très intéressant de par son format réduit et ses bras repliables, mais le capteur qu’il embarque n’égale pas celui des modèles susmentionnés.
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/etats-unis-le-marche-du-drone-devrait-exploser-d-ici-2021-668461.html
[7] http://www.paris.fr/actualites/les-drones-a-paris-3981
[8] http://www.developpement-durable.gouv.fr/drones-loisir-et-competition
[9] www.tvmag.lefigaro.fr/le-scan-tele/actu-tele/2015/02/25/28001-20150225ARTFIG00152-drones-a-la-television-obtenir-des-autorisations-de-tournage-est-un-parcours-du-combattant