Après un mois de mars consacré à la traduction du sentiment de vitesse en photographie, retour sur le mois d’avril ! J’ai décidé de dédier celui-ci aux photos de perspectives… Une suite logique de ma précédente série, vu que les endroits où j’ai pris mes photos de vitesse présentaient (presque tous) des lignes architecturales assez remarquables !
Pourquoi les perspectives ?
La photographie d’architecture m’intéresse depuis assez longtemps. Aussi, l’étude des lignes des ensembles architecturaux (voire naturels) fait partie intégrante de l’observation de l’environnement urbain très dense dans lequel j’évolue quotidiennement.
J’apprécie particulièrement le sentiment d’harmonie qui se dégage des lignes droites et courbes de certains bâtiments, de certains couloirs. Une perspective réussie guide l’œil, aussi bien pour le photographe que pour le lecteur de la photographie. En outre, il s’en dégage une certaine progressivité et amène naturellement le regard vers le point de fuite… tout en jouant sur la symétrie de l’ensemble.
Enfin, les perspectives sont présentes pratiquement partout où nous allons : les rues, les couloirs du métro, les rails des trains… Leur nombre et leur diversité sont quasi-infinies ! A nous, photographes, de faire preuve de créativité dans leur représentation…
Trois techniques créatives, une même perspective
A titre personnel, j’utilise trois techniques créatives (quatre, en réalité) pour mettre en valeur les lignes de fuite d’un ensemble (cf. vignettes cliquables ci-dessous). La première, sans doute la plus évidente à première vue : la photo est prise à hauteur d’homme, l’objectif centré vers le point de fuite. Classique, mais efficace.
La 2e en est un dérivé ; mais au lieu d’avoir mon appareil collé à mon œil, je vais au contraire le tenir au ras du sol. Ainsi, je peux tenter d’accroître l’impression de volume de l’endroit. Et ainsi mettre en valeur ses dimensions, ainsi que les éventuels piétons que j’intègre dans ma composition.
La 3e est un peu différente. Cette fois, c’est la centralité de la perspective que je vais remettre en cause. En prenant ma photo sur le côté, je vais créer une perspective décentrée, dont le point de fuite se situe aux 2/3 gauche ou droite de l’image. Le but de la manœuvre ? Pouvoir donner la priorité à un aspect de l’image, à sa représentation graphique et symbolique. Cette technique a été introduite par le peintre Van Eyck dès le XVe siècle.
Last but not least, la 4e tend à renverser le paradigme de la perspective « classique ». Si l’on a souvent le regard tourné vers l’horizon (coucou Luke Skywalker ), l’idée est d’avoir… le nez en l’air ! Ici, c’est la verticalité des perspectives qui est recherchée et mise en exergue ; l’architecture de la Bibliothèque François Mitterrand, à Paris, permet de s’y exercer facilement.
Anatomie d’une perspective parisienne
Comme dans mon précédent article, je vous propose de revenir sur l’une des photographies que j’apprécie… et que j’ai aimé capturer, afin de la resituer dans son contexte et vous livrer les étapes qui ont contribué à sa construction.
Nous sommes ici aux Halles, en bas d’un accès dont je vous laisse deviner l’emplacement exact … J’aime particulièrement la progressivité de l’ascension crée par les quatre escalators, ainsi que les lignes du plafond ; celles-ci viennent rompre la symétrie de l’endroit, pour un résultat très intéressant. D’une profondeur d’une vingtaine de mètres, l’endroit fait également 13 mètres de large : des dimensions impressionnantes ! Et qui nécessitent d’embrasser l’ensemble des lignes directrices pour mieux les appréhender… d’où mon utilisation d’un objectif à très grand angle (le 16-35mm de chez Canon).
Muni de mon trépied, j’ai adopté un point de vue au ras du sol, tout en respectant la symétrie cette architecture particulièrement géométrique. Enfin, j’ai opté pour un très long temps de pose afin de fluidifier le mouvement des escalators et atténuer la présence humaine sur l’image, sans pour autant l’effacer.
Question post-traitement, j’ai seulement converti l’image en noir et blanc pour jouer sur les contrastes de la photographie ainsi créée.
Et vous, qu’en avez-vous pensé ?
Quelles perspectives vous ont le plus marqué ? Dites-le moi dans les commentaires !
A ce propos, j’ai eu l’opportunité de me rendre à Noisy-le-Grand, où les opportunités en matière de photographes d’architecture étaient particulièrement nombreuses… Vous pourrez les retrouver très bientôt dans un nouveau portfolio et dans un prochain article !
En attendant, retrouvez ci-dessous une rétrospective de ma série de perspectives (cliquez sur l’une des vignettes ci-dessous pour voir le diaporama)
Et si vous désirez aller plus loin sur la représentation de la perspective dans l’Art, je vous invite à visiter cette page du site Sur l’Image, que j’ai trouvée très instructive !